Voici une vidéo censée montrer le
"racisme" chez des enfants européens, mais qui montre surtout les
défauts de l'étude en question et de nombreux problèmes sous-jacents, en
particulier les préjugés inscrits dans la manière de mener l'étude elle-même.
Les enfants pensent-ils les
personnages comme "noir" et "blanc" ? Pas sûr, il arrive assez
souvent que les enfants rejettent ces étiquettes raciales pour des descriptifs de
couleur (beige/ marron).
Que se passerait-t-il si on
proposait plusieurs choix au lieu de deux choix clairement prédéfinis racialement, en plus ?
Et si on proposait aux enfants
d'avoir l'alternative de ne pas choisir ?
On voit bien que plusieurs
d'entre eux hésitent et regardent la chercheuse pour "vérifier si c'est
bien ça" (surtout un !). En plus elle réagit avec approbation ("hum
hum, oui")
Ne choisissent-ils pas "ce
qu'on attend d'eux" parce qu'ils ont déjà repéré les préjugés et sont face
à un adulte avec de l'autorité?
Autre proposition: comment cela
se passerait-il s'ils étaient isolés dans une cabine avec les différentes
proposition d'instructions, dont "je ne sais pas" comme réponse
possible ?
Une dernière situation possible: l'adulte
avec autorité qui retourne les flash-cards est lui-même ou elle-même classifié
comme noir(e).... - Comme par hasard, ce n'est jamais le cas-. Pourtant cela
permettrait vraiment de savoir si la figure de l'adulte qui "distribue les
cartes" a lui-même un rôle (d'autorité et donc déformant dans le cadre du
test qui devrait rester neutre).
Par ailleurs, le concept "d'ethnie" est récent, une variante de "race". Cependant la spécialiste en
neuro-sciences (les neuro-sciences pour étudier le racisme ?) l'emploie comme
il s'agissait d'une reconnaissance réflexe, innée ("naturelle", comme
renchérit le journaliste). On se rassure comme on peut sur les concepts imposés
culturellement par sa civilisation en en faisant des faits "naturels"
inévitables.
Et finalement, dernière remarque
concernant ce "test": les conclusions apportées par ces chercheurs
français et suisses ne prennent pas du tout en compte le contexte original de
l'utilisation de ces outils. Aux US, on fait ces mêmes études (avec les mêmes
images) principalement avec des enfants classifiés comme "noirs" ou
dans des lieux avec un mélange d'enfants de toutes origines, majoritairement afro-américains.
Donc les résultats ne peuvent pas
être interprétés de la même manière du tout: comment pourrait-on parler
"d'identification positive" avec "son groupe ethnique"
quand des enfants "noirs" montrent les mêmes réactions que celles décrites
ici ? Il ne s'agit plus de "racisme" (dans le sens de sentiment de
supériorité et de rejet en conséquence) mais plutôt de révélation d'une
aliénation.
Personnellement, comme titre pour
cette vidéo, je choisirais l'autre expression favorite de ces messieurs-dames:
"tout le monde est un peu raciste", qui est clairement disculpante et
généralisante, et correspond au but inavoué (ou inconscient) de cette
"étude".
Si c'est ainsi qu'on envisage de "combattre"
le racisme, on est mal parti.
Commençons déjà par expliquer à tout le monde que
c'est: une idéologie, pas de la biologie.
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