mardi 19 février 2019

Ce pays

Nous vivons donc dans un pays où un parti “socialiste” moribond tente de se refaire une santé en soutenant un philosophe (?) qui ne supporte pas que les autres s’expriment -“Mais taisez-vous”- tout en ayant le droit d’exprimer un racisme profond et assumé à longueur d’émissions de radio et de télévision (les siennes et celles des autres).

Nous vivons dans un pays où, pour tenter de décrédibiliser tout un mouvement populaire, des journalistes profitent d’un imbécile en gilet jaune face à un philosophe réjoui de voir que ses provocations continuelles ont atteint leur but et vont se retourner contre les cibles qu’il avait visées.

Nous vivons dans un pays qui se mobilise (en apparence, par médias interposés - intrigant oxymore) pour défendre un philosophe qui nie le sort fait à ses citoyens “non-blancs”, donc Arabes, Afro-descendants et d’origine asiatique (selon l’acception occidentale de “l’Asie”) pour mieux se faire plaindre et plaindre un autre pays qui n’écoute pas, lui-même, ces propres citoyens Objecteurs de Conscience qui lui hurlent, à coup de visites guidées des territoires qu’il occupe, que son âme est en train de se consumer.

Nous vivons dans un pays où nos concitoyens non-blancs (surtout ceux qui furent placés en bas de l’échelle des “races” par nos “scientifiques (?) prestigieux” aux 19ème siècle) hurlent leur douleur face aux mauvais traitements de toutes sortes, face au racisme systémique, face aux assassinats d’Etat, car commis par des fonctionnaires détenteurs du droit de tuer. Un pays qui n’a jamais abrogé le Code Noir et où des “représentants du peuple” demandent de criminaliser la critique d’un autre état au nom de sa construction sur des bases religieuses, tandis qu’ils brandissent l’étendard de la laïcité pour mettre en avant une autre religion, au prétexte de les défendre toutes dans leur propre pays. 

Nous vivons dans un pays qui maintient certaines de ses anciennes colonies sous son joug, par moyen d’une monnaie obsolète qui empêchent ses pays de se construire, un pays qui reproche ensuite aux citoyens de ces pays de venir trouver de quoi mieux vivre ici.

Nous vivons dans un pays où un ancien premier ministre, aujourd’hui poursuivi pour avoir volé de l’argent public, s’est permis de nier sur le sol d’un de ces pays, que la France y ait jamais massacré quiconque, alors qu’un de ses prédécesseurs l’avait expliqué en ricanant devant des caméras, lui-même jamais inquiété par l’Injustice française, pour les massacres qu’il avait fait perpétrer à l’armée française à coup de napalm et de gaz, de décapitations, empoisonnements et déplacements de populations. 

Nous vivons dans un pays où un ministre de la défense nie, devant une commission parlementaire, que des “coopérants” français (12 seulement d’après lui dans ce pays !) maintiennent au pouvoir un dictateur de 36 ans au moins, face à un candidat gagnant à la présidentielle, juriste international, qui est aujourd’hui au cachot dans son propre pays.

Nous vivons dans un pays qui se permet de donner des leçons tout en piétinant chaque jour les principes qu’il a fait inscrire dans le marbre.

Nous vivons dans un pays où "racisme" n'est pas assez grand pour ne pas être accompagné de "anti-sémitisme".
(deposit photos.com)

Nous vivons dans un pays qui se moque du Monde.

samedi 3 juin 2017

Racisme Nucléaire

Il faut sortir du paradigme de la race, mais pas avant d'avoir réparé les dégâts. Donc ce n'est pas demain la veille, mais il faut bien commencer un jour. 

1) toutes les personnes conscientes doivent dénoncer le fondement du racisme: le concept de race. Il ne doit y avoir aucune concession là-dessus du côté de ceux qui sont définis comme "blancs" dans les sociétés racistes , mais ne se pensent pas comme blancs et sont à même de s'exprimer sur le sujet. 
Ce sont alors des “traitres à la race” et ils/elles doivent savoir qu'ils/elles en subiront des conséquences (perte ponctuelle et très partielle de privilèges) qui n’ont cependant rien à voir avec ce que vivent les "non-blancs", parce qu’ils/elles auront toujours la possibilité de “redevenir blancs”: ils seront toujours perçus ainsi -et les bienvenus dans ce cas-, car les traîtres à la race sont le miroir de la possibilité de la destruction de ce système. Un retour au bercail est la garantie de la pérennité du système.

2) Ces personnes doivent en même temps (cette théorie de la race est une véritable saloperie) accepter de fonctionner avec la "race", car les personnes non définies comme "blanches" la subissent de plein fouet dans tous les domaines de leur vie, et ce, génération après génération.

Donc, on doit à la fois travailler à la suppression de la race comme concept (changement de paradigme) ET considérer qu'elle est un fait dans le fonctionnement de notre société, sinon on nie les assauts de cette dernière sur ses membres non blancs.

3) Une autre raison de travailler à la suppression et au remplacement de l'idée de race est tout simplement le besoin de survivre (pour l'humanité). 
La race et sa conséquence, la suprématie blanche (car seuls les personnes se pensant blanches sont racistes, les autres ne peuvent pas l'être car elles savent bien qu'elle subissent le racisme et ne possèdent pas le carburant racial, n'étant pas classifiées comme blanches, pour être racistes, c’est à dire agir comme rouage raciste dans le système suprémaciste). Ces personnes "blanches" sont le moteur de la destruction de notre univers proche: la Terre et la vie qui se trouve dessus (maintenant également l'espace qui l'entoure) !!

La suprématie blanche a été et est toujours le moteur des idées et applications destructrices qui reflètent l'arrogance sans limite (littéralement) des systèmes de pensée suprémacistes: le capitalisme, le nucléaire, les méthodes de coercition de la nature pour la faire produire plus (pétro-chimie, agro-chimie, bio-chimie, nano-technologies, modifications génétiques, etc...) pour le seul profit financier et donc la satisfaction narcissique des blancs et de leur alliés "blanc honorifiques" (comme les Japonais en Afrique du Sud de l'Apartheid ou les "hautes" castes indiennes), en particulier ceux qui descendent de lignées se voyant comme "élues par Dieu" (nombreux Chrétien, Juifs ou Musulmans) ou de "sang bleu" (descendants des Aristocrates/ familles dites "nobles") ou serviteurs de la Main Invisible du système financier dominant. 

Prenez pour exemple le nucléaire: regardez la carte des utilisateurs et producteurs de ce système. Ce sont les Eurasiatiques, comme disent les penseurs de la Renaissance Africaine, qui m’ont fait remarquer il y a quelques années que les Européens et les Asiatiques ont en général un fonctionnement similaires, les Européens (c’est mon avis) étant quelques niveaux d’idéologisme racial (la maladie mentale et politique résultant de la pensée raciale) en avant (en pas en avance) des Asiatiques. 

Combien de centrales nucléaires et leurs à-côtés militaires en Afrique et en Amérique du Sud? Combien en Amérique du Nord, en Europe et en Asie (voir ceux qui souhaitent aujourd’hui y accéder)? 


(source: wikipédia)

Le nucléaire est particulièrement représentatif de cette folie jusqu’au-boutiste liant pensée capitaliste, raciste et scientifique à l’occidentale. On SAIT que le nucléaire est ingérable. On SAIT que les déchets vont polluer la planète et donc nous-même ad vitam aeternam (à l’échelle humaine). On SAIT que s’acharner dans ce domaine est financièrement impossible. On SAIT qu’on est déjà en train de détruire des parties de la terre avec la radioactivité produite qui se diffuse et imprègne les écosystèmes (Fukushima et le Pacifique, Tchernobyl et l’Europe, les centrales et les zones de déchets américaines qui fuient et fument par tous les bouts, la France qui clame que ses frontières arrêtent les isotopes et qui fait tout pour connaître dans un proche avenir un accident sur son sol.) Mais ce n’est pas grave! Comme me l’a dit un jour un jeune de 14 ans: “oh mais madame si y’a une centrale qui pète en France, on ira tous en Afrique!” A quoi j’ai répondu: “Bien j’espère bien qu’ils ne seront pas si bêtes de nous accueillir et qu’en bons francophones ils vont nous chanter la Cigale et la Fourmi”. 

Donc on SAIT tout ça, mais on continue quand même. On sait que le racisme est un système horrible, mais on continue à l’appliquer, malgré nos principes maintes fois chantés et imprimés. On sait que le capitalisme est un système mortifère, mais on ne l’abandonne pas. On sait que les religions dites révélées ne sont que des réflexions de notre narcissisme aigu (nous serions à la fois à l’image de Dieu ET élus par Dieu !), mais on continue à clamer que celles-ci vont faire le bien ! 

Bref, nous sommes FOUS. Mais dans le cadre d'un système idéologique avec des idées appliquées politiquement. Ce qui est encore plus fou.



mercredi 4 mars 2015

"Qu'est-ce qu'ils sont beaux ces métis !"

un objet de beauté. Parce qu'ils ne sont pas "vraiment noirs"? Pas "vraiment blancs?"

Ceux qui admirent le "métissage" savent-ils ce que cela signifie?

Métis, ça veut dire bâtard, mélangé. C'est juste une manière qui paraît plus symphatique de le dire. Les racistes qui ne s'ignorent pas passent directement à la catégorie péjorative.

Nous sommes tous des mélanges, parce que nous sommes tous le produits de la reproduction sexuée de nos parents.

Mais le terme métis fait référence au mélange de "races".

Les métis, selon cette grille de lecture, seraient "beaux". Tous ? Ah bon ?

Et les métis vieux, alors ? Non, eux, ils sont "noirs".

Et les métis trisomique ? J'en connais un, il n'est pas très beau, mais il est super sympa. Et il a de l'humour et il ne vaut mieux pas qu'il te choisisse comme cible, parce qu'il te dira tes quatre vérités.

Et les métis foncés? Ben eux ils sont jamais métis. Ils sont directement "noirs".

Et les métis clairs ? Alors là, c'est dur, on les tire de tous les côtés, on essaye de les mettre ici, là et dans les deux à la fois. Et on veut tous décider à leur place de CE qu'ils sont. Et du coup on oublie qu'ils sont QUELQU'UN avant d'être quelque chose.

Et les métis pas beaux ? (chacun ses goûts, il y a des gens qu'on trouve "beaux" ou "pas beaux", c'est très subjectif, la beauté). Ils y a des gens qui ont des parents d'origine différentes qui ne sont PAS beau.



Half-white Half-black

What happens in people's heads when they state such things as "so and so is half-black and half-white"?

To me, that's grey.

But of course, they don't mean that.

I wonder what kinds of images travel in their heads?

It's like this idea that people are "between" two cultures.

As if things were that binary.

Sometimes, they even use percentages ! 25% this, 25% that, and 50% the rest.

Nature doesn't work this way. Neither does Culture.

You would think that our societies, which make sure our children "learn science", and learn to think scientifically, would produce more reasonable and intelligent analysis of WHO we are...

C'est du passé tout ça ! (et... "Non à la repentance")

Il paraît qu'on a déjà réglé son compte au racisme.

Il paraît qu'il n'est plus nécessaire d'en parler, que tout a déjà été fait, que tout le monde sait ce que c'est.

Apparemment, en cours d'Histoire, il y a plus d'un paragraphe sur la théorie de la race et ses conséquences.

Il paraît qu'insister pour en parler, serait moralement inacceptable, un appel à la repentance.



Alors, de deux choses l'une, soit on ne vit pas dans le même monde, soit nous sommes entourés d'hypocrites doublés d'ignorants.

C'est sûr que ça doit être difficile de se regarder en face. Surtout quand on se croit "blanc".

"S'il y a du racisme, c'est la faute de ..."

... "ceux qui en parlent."
... "ceux qui viennent chez nous."
... "ceux qui ne veulent pas s'assimiler" (qui ne veulent pas "être comme nous")
... "ceux qui accusent toujours "les blancs" d'être racistes".
...

Ou, comment accuser les victimes de racisme ou ceux qui le combattent de l'avoir créé.

Ou de le créer.

Ou de le re-créer.

Pourtant les racistes savent bien qu'ils sont racistes, non ? Apparemment non.

The usefulness of whiteness and the paradox of blackness

Those who think of themselves and others who look like them as "white" get upset when they are told that they are not white. 

They are indeed aware of the usefulness of the concept they use to define themselves. Losing it means losing a form of power.

The proponents of whiteness get very upset when a person who "should" behave as "white" chooses not to do so *. They know it is a danger posed to the artificial unity of the "white race". 

In many cases, they are not even aware of any concept behind the word. They were taught to think of it as "skin color", which it is not. It is absolutely not the expression of nature but rather of ideology and culture. 

As the societies they live in have taught them to believe that "whiteness" is natural, it is extremely destabilizing for them to be reminded or told that "white" is a racist notion. (It is just as destabilizing to learn that Christopher Columbus was an invader and a slaver).

"Whiteness" is a belief that holds societies together, that would otherwise explode due to their extreme social violence. In the US, the epitome of such societies, violence is expressed through the hypocritical reference to the 2nd Amendment of the Constitution to justify the "right" to own and use a gun. 

In France, where things are usually expressed in a more subtle way, it is the reference to the Enlighment ("Les Lumières", literally, "the Lights") that keeps the French united behind another type of hypocrisy. Most French people actually believe in the superiority of their "mode of thinking" and their "right" to impose "Human Rights" (les Droits de l'Homme) which the Enlighment unilaterally designed as "universal". 



"Blackness", as a mirroring concept to whiteness, appears in societies where "whiteness" is the dominant ideology. The concept of blackness thus is a tool that dark-skinned people (mostly Africans and descendants of Africans, but also others) find themselves having to use to counteract the ideology of whiteness and its expressions in the system of white supremacy. 

Blackness is no more natural than whiteness is. But as long as whiteness is enforced as a coercitive concept, blackness will exist as a concept that forces itself on people who are the first targets and victims of white supremacy. 

It appears as a uniting conceptual tool, but is still paradoxically imposed by the opposite concept of whiteness. It may appear as a concept people choose, but there is no choice in being designed or labelling oneself as "black". It actually means that white supremacy manages to impose even the concepts its victims use to defend themselves. 

The vicious circle of racial thinking proves to be extremely powerful. Unless people decide that they are going to get rid off it altogether (refrain from using its words), they will remain stuck in a type of thinking that reinforces racism instead of destroying it. This is valid for people labeled as "whites" as well as "black" (and more rarely as "yellow" or "red"). One cannot be "anti-racist" if one defines oneself with the words of "race".

* one example of such a person in French society is Pr Louis Sala-Molins, who has written several books pertaining to the racist laws that were based on the theory of race. A French historian, Alain-Gérard Slama, said this about Pr Sala-Molins: "with a stupefying ignorance Sala-Molins accuses the western, white species he belongs to". As Pr Sala-Molins comments: "All is clear".